Rapport moral 2015

Retrouvez le rapport moral 2015 du Président :

« Je tiens, en préambule, à remercier sincèrement noFD91 - AG 09-06-16 (1)s partenaires pour leurs soutiens, et à saluer l’investissement de mes collègues administrateurs et salariés de la fédération dans les travaux de réflexion et d’actions menées tout au long de l’année qui ont permis d’aboutir à ce nouveau projet fédéral. Je veux également remercier tout particulièrement la CAF et sa représentante Mme Carole LOMBART toujours à notre écoute et qui n’hésite pas à venir participer à nos débats au sein du Conseil d’Administration.

La Fédération des centres sociaux de l’Essonne est un acteur important dans le paysage socioculturel en Essonne en regroupant 25 centres sociaux adhérents sur 32 centres sociaux agréés.
Ce sont près de 2300 bénévoles qui accompagnent le mouvement des centres sociaux en Essonne ; dans ce vivier, on trouve des bénévoles qui s’impliquent dans les instances de la gestion des différents équipements. Une poignée d’entre eux seulement siègent au conseil d’administration de la Fédération de l’Essonne.

Le temps bénévole est précieux ! D’où cette volonté d’être concis dans le propos.

La force et la volonté du conseil d’administration ne sont pas suffisantes pour passer le message, les administrateurs bénévoles et les professionnels doivent s’entendre pour porter le projet global de la fédération. Bien que la présence et le soutien auprès des équipements aient été développés, les actions et la communication mises en place par la fédération ne sont pas suffisamment relayées.

Dans cette entreprise commune autour d’une fédération, si les besoins et les attentes de chacun des centres doivent être entendus, les actions entreprises par la fédération doivent être comprises et relayées dans chacun des centres sinon elles resteront vaines et sans valeur.

Au regard de notre parcours, mes souhaits se portent vers les axes essentiels qui nous permettrons de maîtriser nos orientations et notre avenir, ce sont des enjeux de développement, de mutualisation et de partenariat.

Il faut maintenant que ces mobilisations ne soient pas détournées. Nous appelons à construire ensemble une société dans laquelle l’égalité de tous, la fraternité, la solidarité, la laïcité, l’épanouissement de la personne seront au cœur des politiques publiques. Ce qu’il nous faut c’est plus de proximité avec les personnes, au cœur des communes et des quartiers. Ce qu’il nous faut c’est plus d’éducation, de culture, de solidarité.

La Fédération, les centres sociaux, sont porteurs de ce modèle de société, où se construisent des expériences collectives, s’échangent des pratiques, se construisent des points de vue, basé sur des valeurs humaines, de solidarité, d’égalité et de reconnaissance des mêmes droits pour tous. Nous le portons aussi avec d’autres fédérations d’éducation populaire.

Ce qui est sûr, c’est que dans ce contexte de doute, de brouillage des valeurs établies, de ralentissement du développement économique dont l’un des effets les plus pervers réside dans la crise de l’emploi, rien , je dis bien rien de durable ne sera construit, si nous ne sommes pas capables de nous écouter , si nous ne sommes pas capables d’échanger sur nos expériences réciproques, si nous ne sommes pas capables de concevoir complémentairement, si nous ne sommes pas capables de marier la détermination et l’humilité que nous inspire la situation.

Alors que les centres sociaux subissent directement le contrecoup de la baisse de dotation aux collectivités locales, de nombreuses centres sociaux, leurs bénévoles et leurs professionnels font face à des baisses de subvention.

Les centres sociaux, lieux d’animation globale, de coordination et de concertation contribuent au développement social local. Ils favorisent la participation des habitants à la vie sociale. Ils ont ainsi pour objectif d’améliorer la vie quotidienne des familles en facilitant les relations de proximité et leur intégration dans la vie sociale, en soutenant des actions d’animation locales, et en proposant des lieux d’activités, de débat et de rencontre.

La fédération poursuit son accompagnement aux centres sociaux dans un contexte difficile :

  • En éclairant le lien indissociable entre politique sociale, action éducative et action culturelle.
  • En soutenant des actions ancrées dans les territoires.
  • En reconnaissant la place des habitants, dans toute leur diversité. La création d’espaces d’expression et de création et le soutien à leur capacité d’initiative est un axe essentiel de nos actions.

Au cours des dix dernières années, la croissance du secteur socioculturel a été importante au point que son rôle est désormais totalement intégré à toute action de développement économique et social. D’autant qu’à la problématique, hélas habituelle et historique de la ségrégation, s’est ajoutée, celle de l’exclusion.

Pour conduire son développement et assurer des conditions de vie qui soient les meilleures possibles à ses habitants, les pouvoirs publics doivent amplifier leur intervention dans ce domaine, tant il est  vrai que cette fonction recouvre, désormais, la mise en œuvre d’activités et de services multiples et variés.

En effet, aujourd’hui plus qu’hier, un territoire se développe tout autant par la qualité de son tissu économique, de ses infrastructures de transport, de son environnement que par la qualité de ses services éducatifs, sociaux et culturels qu’il propose.

La situation est d’autant plus complexe que les problèmes de mutations auxquels nous sommes confrontés ne se résument pas à des données d’ordre économique. Lorsque se produisent des bouleversements aussi profonds que ceux auxquels nous assistons, c’est bien d’un véritable problème de civilisation qu’il s’agit.

Face à la mondialisation des échanges, à la réapparition de la grande pauvreté, à la généralisation de la précarité, à l’exclusion dans ses formes les plus dures, à la perte de repères collectifs, quelles sont les valeurs qui peuvent aujourd’hui encore créer de l’adhésion ? Quelles sont celles sur lesquelles peut continuer une société des libertés ?

Si je pose ses questions, c’est parce qu’elles sont au cœur de toute notre action éducative. Ce n’est pas la violence qui, en soit, pose problème – elle est inhérente à la vie sociale – ce sont les nouvelles formes qu’elle prend et sa banalisation.

Voilà Mesdames, Messieurs, ce qu’il m’est apparu important de souligner en ouverture de notre assemblée générale. La Fédération de l’Essonne et les centres sociaux souhaitent donc créer les conditions d’un débat et d’une réflexion approfondie qui puissent servir l’action de chacun et ainsi chaque jour, proposer un mieux-être aux habitants de nos territoires.

Voilà bien le défi auquel nous sommes confrontés pour mieux répondre aux attentes de notre époque. C’est un défi difficile, mais aussi un beau défi, qui mérite toute notre intelligence, toute notre énergie et toute notre volonté commune pour faire en sorte que recule l’exclusion sous toutes ses formes et l’emporte peu à peu un mode de développement davantage au service des hommes. »

Fathi BENJEBRIA
Président

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